jeudi 24 avril 2014

J'ai demandé de l'aide

Ca a commencé en mars. Je sentais que mon stress montait, en même temps que la fatigue augmentait de plus en plus. Je n'avais plus trop de contrôle de mes émotions, et mon stress avait de plus en plus de manifestations physiques : douleurs au ventre, grincement des dents dans le sommeil, problèmes de peau... Je suis allé voir la généraliste, elle n'était pas là et sa remplaçante m'a donné des anxiolytiques pour "passer le cap" et tenir jusqu'aux vacances.

Les anxiolytiques ont aidé, je me suis senti un peu plus léger. Puis, les vacances sont arrivées. Cette semaine à Cannes que j'attendais depuis longtemps : ma semaine à moi, seul, sans responsabilités, sans contrainte, juste moi tout seul. J'en ai rêvé depuis des mois... Je pensais que j'allais enfin me détendre, souffler et revenir dans mes marques.
Sauf que c'est le contraire qui s'est passé. D'un seul coup, allégé de la pression du travail, seul, n'ayant plus d'obligations qui me forçaient à avancer, au bout de quelques jours je me suis totalement effondré. Crises d'angoisses violentes (malgré les médicaments), tristesse immense sans comprendre ce qui la causait, sentiment de paralysie et d'incapacité à avancer, vide total et solitude immense. Et dans cet état, 8 jours seul, c'est long...
J'ai quand même fini mes vacances là bas, difficilement. En me disant que si je les raccourcissais, je m'en voudrais plus tard. J'ai essayé de m'occuper. Mais comment écarter les pensées négatives quand on est seul tout le temps ? Les deux derniers jours à Cannes ont vraiment été durs.

Le lendemain de mon retour à Paris, j'étais chez la généraliste. Là, j'ai demandé de l'aide. Je ne voyais pas de solution pour remonter la pente seul, et les anxiolytiques n'étaient pas la solution. Elle m'a écouté patiemment, et m'a dit qu'elle pensait que je faisais un burn-out, lié en partie au travail mais pas seulement : les derniers 12 mois avaient été merdiques à tout les points de vue, aussi bien professionnel que personnel. Elle m'a expliqué que, même si le stress de mon travail participait à coup sûr à mon état, elle préferait que je reprenne le travail après la fin de mes vacances, pour que je ne reste pas à tourner en rond chez moi. Elle m'a donné des anti dépresseurs (dans le passé, cela m'a bien aidé à m'en sortir quand j'avais fait des grosses déprimes) et sur ma demande, elle m'a cherché un psy. Au moment où j'écris ceci, je l'ai déjà vu 2 fois et j'ai le sentiment que ça me fait du bien.

Aujourd'hui, j'ai l'impression que je remonte la pente, doucement. Ce n'est pas encore le top, mais j'ai l'impression d'aller un peu mieux. Cette fatigue immense qui n'était pas passée avec les vacances, commence aujourd'hui à se résorber. Mais c'est vrai que j'ai rallongé mes nuits de deux heures, et que je dors énormément le week end. J'arrive à travailler un peu plus efficacement ; mon boss, à qui j'ai parlé de mes problèmes dès mon retour de vacances, est compréhensif et a mis en pause tout ce qui n'était pas urgent, pour que je puisse souffler et faire des horaires normaux ; mes adjoints font ce qu'ils peuvent pour alléger mon travail, aussi.
Egalement, les crises de panique s'éloignent et j'ai quasiment arrêté les anxiolytiques. Maintenant, il va falloir trouver pourquoi je me suis retrouvé dans cet état et y remédier. Mais il est clair que depuis 5-6 ans, j'arrive tous les ans exsangue au mois de mars, et que ce n'est plus possible de continuer à atteindre, tous les ans à la même période, un tel niveau de fatigue... Et il faut surtout que j'arrive à contrôler mes émotions ; je mets vraiment trop mes tripes dans tout ce que je fais.

jeudi 13 mars 2014

Il y a un an

Il y a un an jour pour jour je me suis somptueusement cassé la figure sur un trottoir verglacé, et pété la tête de l’humérus droit, avec un certains nombre de complications. La suite (opération, convalescence, un mois et demi bloqué à la maison, séances de kiné) n'a pas été une partie de plaisir.

Mais par contre, et c'est important pour moi d'en parler, j'ai été profondément touché par toute l'aide que j'ai reçue. D'abord, de ma famille (toujours présente, toujours aimante, mais je ne leur dis peut-être pas assez souvent à quel point je les aime), mais aussi de mes amis, que j'ai connus la plupart sur ou grâce aux réseaux sociaux.

On nous parle d'individualisme, d'époque de l'égoïsme, on dit aussi que les réseaux sociaux sont un monde de geeks qui restent dans le virtuel : je ne suis pas d'accord, tous les amis qui sont venus, je les ai connus sur internet (à l'époque d'IRC pour certains... et plus récemment sur Twitter pour la plupart)... et certains de mes visiteurs (dont un en particulier;) ) sont devenus plus proches de moi qu'ils ne l'étaient auparavant.

Pendant toute cette période, je ne me suis jamais senti seul, pas une seule fois j'ai été inquiet de ne pas arriver à me débrouiller, puisque tous les jours la famille ou les amis venaient m'aider ou me rendre visite, ce qui était vraiment important puisque je n'ai pas pu du tout sortir pendant un mois. Ce n'était pas une période facile pour moi, mais vous, mes amis et ma famille, vous l'avez rendu la moins difficile possible grâce à votre présence et votre aide. Je n'oublierai pas ; merci à tous!
Tout le monde a été vraiment gentil, jusqu'aux hôteliers de Cannes qui m'ont fait le tarif de ma période habituelle (mars) alors que j'y suis allé après ma convalescence, à une période de forte fréquentation donc (semaine de l'Ascension en mai), ou encore les collègues qui m'ont porté à la maison des affaires qui étaient restées dans mon bureau et que je préférais avoir chez moi.

Aujourd'hui, j'ai toujours un tube de métal dans le bras ; le chirurgien ne prévoit pas de l'enlever mais peut-être que d'ici un an ou deux je demanderai qu'on me le retire ; je n'aime pas trop l'idée, à 40 ans, d'avoir dans le bras à vie un objet étranger. Les séances de kiné pour l'épaule sont finies depuis l'automne, même si je n'ai plus la même mobilité côté droit que celle que j'ai côté gauche, j'ai mieux récupéré que tout ce qu'on m'avait annoncé.
Je fais encore du kiné pour un autre problème lié à cette chute : une entorse de l'avant du pied, c'est rare mais ça existe (et évidemment il a fallu que ça m'arrive à moi). Mais là aussi c'est presque fini, la dernière séance est prévue la semaine prochaine. J'ai acheté des crampons pour mettre sur les chaussures en cas de verglas, mais avec la météo de cette année ils n'ont pas encore servi et ça me va très bien comme ça ! Mais quand le verglas reviendra à Paris (que ce soit cette année ou l'année prochaine) je pense que, plus simplement, je resterai à la maison ;)

mercredi 31 juillet 2013

Sédentaire

Petit aparté : j'ai toujours un petit peu de mal à parler de ma vie sentimentale sur le blog, quand mon homme (oui j'en ai un depuis 3 mois, il est adorable et tellement câlin et en plus c'est le plus beau, na) est susceptible de lire mes articles... donc pour le moment je me limite à d'autres sujets.

Ceux qui me suivent sur ce blog ou sur Twitter l'ont compris : je suis un sédentaire. Né à Paris, ayant toujours vécu à Paris sauf 6 ans et demi en banlieue, je n'aime pas bouger. Deux ans sur trois je passe mes vacances d'été à Paris, et les autres vacances sont toujours dans des endroits que je connais bien, Cannes et la Bretagne.

De toute ma vie, l'endroit où j'ai vécu le plus longtemps est l'appartement de mes parents, entre 3 ans et 17ans. Il était bien cet appartement, mais mal conçu. Il n'y avait qu'une très grande chambre, dans laquelle nous étions 3, mes deux petites soeurs et moi. Quand j'ai eu 17ans, la question s'est posée du déménagement : soit prendre un appartement plus grand, soit que je prenne une chambre de bonne ailleurs. Mais ma mère et moi sous le même toit, à l'époque ça n'était plus possible. Donc j'ai pris une chambre de bonne, et depuis cette époque j'ai vécu seul, sauf :
- 4 ans en colloc avec une de mes soeurs
- 2 ans en couple avec l'"ex-homme de ma vie", C.

Pourquoi je raconte cela ? Eh bien c'est simple. La semaine dernière, ça faisait 6 ans et 9 mois que je suis dans l'appartement de Paris, celui que j'ai acheté en septembre 2006. 6 ans et 9 mois, ça fait de cet appartement celui où j'ai passé le plus de temps depuis que je suis parti de chez mes parents (poncif habituel : que c'est passé vite !). J'y suis bien. J'aime mon quartier, mon immeuble, le voisinage... je n'ai pas de raison d'envisager de partir. Et puis, récemment le syndic m'a parlé de la possibilité de racheter les combles à la copropriété, et c'est vrai que ça pourrait faire un appart encore plus sympa.

Cela ne sert à rien de partir quand on est bien. C'est une de mes règles de vie :)

lundi 24 juin 2013

Du tri et de l'émotion

Il y a quelques jours j'ai reçu mon nouvel ordinateur. Un pc fixe comme il se doit, j'ai assez d'ordinateurs portables et de tablettes pour mon travail, à la maison je veux le confort d'un "vrai" PC. 
Ce merveilleux ordinateur (trèèèèèès puissant, je n'ai pas lésiné cette fois) est arrivé avec un grand écran que j'ai décidé de poser à côté de l'ancien écran. Un ordinateur, deux écrans, ça le fait pas mal.

Sauf que... il y a mon bureau. Et sur mon bureau, le clavier et la souris étaient à peine visibles parmi les papiers et le bazar, alors imaginez, deux écrans là dedans... il fallait que je range. Que je trie.

Je déteste jeter. Je pense que j'ai hérité ça de ma mère, qui elle simplement ne jette RIEN (enfin, j'exagère, mais pas loin quand même). Alors, trier et jeter... dur dur. Je n'avais pas le choix, je l'ai fait. Et j'ai retrouvé plein de choses émouvantes :

- une carte postale de mes grands parents envoyée pour mon anniversaire de 8 ans ; qu'est-ce qu'ils me manquent tous les deux...
- les analyses de sang de Cléo, datant de quelques jours avant sa mort
- des flyers des Follivores et des Crazyvores (j'ai gardé celui des 25 ans de la mort de Dalida et quelques autres qui m'ont marqués), 

- des billets d'entrée des Follivores (j'ai tout gardé, sur le dessus de la pile il y a celui des 15 ans des Follivores)
- des faire-parts de naissance (j'oublie toujours de répondre) dont celui de mon neveu bien-aimé
- plein de cartes postales d'amis postées dans des endroits improbables pour certaines ; j'adore envoyer des cartes postales, mais j'aime au moins autant en recevoir ! et je ne les jette jamais.
- des mots et post-its laissés par des amis que j'avais hébergés
- des coupons d'enregistrements pour des vols lointains (Maurice, Madras) et moins lointains (Nice)
- la note d'hôtel de Cannes 2011
- des vieux annuaires des marées...


Il faudrait que je trie et que je jette plus souvent... mais c'est marrant de tomber sur ces tranches de vie. D'ailleurs, en dehors de la carte postale de mes parents, tout ceci correspond à la période 2006-2013, c'est à dire depuis que je suis dans cet appartement. Presque 7 ans déjà. 

Un de ces jours je m'attaquerai aux tris des souvenirs plus anciens, ceux d'avant le déménagement... des souvenirs plus anciens (encore plus difficiles à trier... et encore plus difficiles à jeter).

lundi 6 mai 2013

Un immense merci, mes amis !

Il y a presque deux mois, le matin où il y avait du verglas sur les trottoirs parisiens, j'ai fait une très mauvaise chute. En tombant sur le coude droit, je me suis fracturé la tête de l'humérus avec plusieurs complications. J'ai du me faire opérer, et il s'en est suivi 6 semaines de convalescence, bloqué à la maison. Les 3 premières semaines ont été difficiles car je ne pouvais strictement rien faire de ma main droite. Puis, avec la rééducation, j'ai récupéré progressivement de l'autonomie.

Ces semaines auraient pu être pénibles et ennuyeuses. Elles ne l'ont pas été, au final. Pourquoi ? Simplement, parce que pas un seul jour je ne suis resté seul. J'ai eu plein de visites. D'amis proches, mais aussi de personnes que je ne connaissais pas tant que ça et que j'ai été content de découvrir à cette occasion. Certains amis sont venus de loin juste pour me visiter.
J'ai aussi eu plein de SMS, d'appels, et des propositions d'aide nombreuses.

Tout cela m'a vraiment touché. Très profondément. Cela m'a montré que l'amitié n'est pas un mot en l'air : grâce à vous mes amis, je ne me suis jamais senti seul, je ne me suis jamais inquiété à propos des choses que je ne pouvais pas faire seul. A tous : merci mes amis, du fond du cœur.

Une dernière précision : tous les amis qui sont venus, tous sans exception, je les ai rencontrés sur Internet : IRC, sites "de rencontre", Twitter. Celui qui osera me dire que les rencontres sur Internet sont superficielles, je lui répondrai que c'est juste parce qu'il n'a pas rencontré les bonnes personnes.

Merci à vous mes amis. Comme j'aime le dire : je vous aime et je vous embrasse.

mercredi 13 février 2013

Nous avons gagné une bataille

Une nouvelle bataille est gagnée : hier, mardi 12 février 2013, l'Assemblée nationale a voté le texte du Projet de loi pour le mariage pour tous. Rien que d'écrire ces mots, l'émotion m'étreint et des larmes de joie me viennent comme hier au moment du vote solennel de l'Assemblée nationale.

Par ce vote, c'est une nouvelle bataille qui est gagnée. Une nouvelle bataille, dans la lignée du vote du 4 août 1982, qui a fixé la majorité sexuelle à 15 ans pour les relations sexuelles homosexuelles et hétérosexuelles, alors qu'elle était jusque là de 18 ans pour les relations homosexuelles, et du vote du 13 octobre 1999 de la loi instaurant le Pacte civil de solidarité.

Le chemin vers l'égalité est long. Depuis 1999, aucune avancée majeure n'avait eu lieu, les gouvernements de droite ayant résolument pris le parti de toujours rejeter les avancées vers l'égalité pour les homosexuel-les. D'ailleurs et comme le notait un ami twitto, en 30 ans seuls 8 député-e-s de droite ont voté pour l'égalité.

Dans cette nouvelle décennie, la première bataille a été l'élection de François Hollande à la Présidence de la République le 6 mai 2012. Puis, la seconde et peut-être la plus importante, a été la victoire de la Gauche aux Elections législatives de 2012. A partir de ce moment là, on savait que les jours allaient être plus cléments pour les gays.

Aujourd'hui, le vote du texte de loi pour le Mariage pour tous qui a eu lieu hier n'est vraiment qu'une première étape.
En effet, le texte doit maintenant être voté au Sénat, puis, si celui-ci vote un texte différent, retour à l'AN puis encore au Sénat pour les articles votés différemment.
Puis si ce sont encore des versions différentes qui sont votés par le Sénat et l'Assemblée nationale, passage en Commission mixte paritaire et finalement, en cas de divergence ultime, dernier passage à l'Assemblée nationale qui aura le dernier mot.

Après cela, si l'opposition dépose un recours auprès du Conseil Constitutionnel, il faudra attendre l'arrêt de celui-ci pour que le Président de la République puisse enfin promulguer le texte.

Tout ceci pourrait être long, surtout si le Sénat modifie le texte voté par l'Assemblée Nationale. Nous ne sommes pas au bout de nos peines et la guerre n'est pas encore gagnée.
Mais néanmoins c'est une victoire, une bataille gagnée, célébrons là comme il se doit ! C'est aussi un cuisant échec pour les opposants homophobes et leurs manifestations haineuses ! Nous avons gagné, et nous allons encore gagner !


Merci à Christiane Taubira, qui a porté ce texte, avec Dominique Bertinotti. Merci à Erwann Binet, le rapporteur. Merci à tous les député-es qui ont tenu les longues heures de débat parfois tard dans la nuit, et merci à tous ceux qui ont voté ce texte ! On ne vous oubliera pas.
C'est une première -grande- bataille gagnée, nous comptons sur vous pour la suite. Vous pouvez compter sur notre soutien total ! Une bataille est gagnée, bientôt nous aurons gagné la guerre.

lundi 28 janvier 2013

Hier, j'ai manifesté en famille

Hier, pour la seconde fois de ma vie j'ai manifesté. Pour le mariage pour tous, pour l'Egalité.

Je ne reviens pas sur les raisons qui m'ont poussé à manifester, j'en ai assez parlé dans mes posts précédents, et . Le discours homophobe, agressif et haineux des opposants m'a même poussé à prendre sur moi et à participer à des tractages pour cette manifestation... voilà où on en est :(

Non cette fois ci, je voudrais revenir sur deux choses qui m'ont touché pendant cette manifestation.


La première chose qui m'a touché, c'est que ce n'était pas une manifestation de gays. Certes nous étions nombreux, mais c'était vraiment très mélangé. Les parents et familles d'homos étaient là, mais aussi tous ceux qui, solidaires, sont venus juste pour participer à cette lutte pour nos droits et manifester leur soutien. Il me semble important que toute la société se mobilise pour l'Egalité et contre l'homophobie. On en entend tellement ces temps-ci que cela fait du bien de sentir qu'il y a une réelle mobilisation en faveur de nos droits. Au passage, j'ai vraiment été touché par le baiser gay des deux députés Yann Galut et Nicolas Bays... c'est simple, mais très symbolique et avec une grande portée.


La seconde chose qui m'a touché à l'occasion de cette manifestation, c'est la présence de ma famille. Ma mère ne pouvait pas venir étant malade, mais mon père, mes deux soeurs, mon beau-frère et mon neveu de 3 ans sont venus. Cela m'a vraiment touché, profondément. Le chemin n'a pas été simple pour eux depuis mon coming-out en 1998 ; à cette époque mes parents ne savaient des gays que ce que les médias en montraient. Mais je suis leur fils aimé, et ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour me comprendre, et partager la vie que je leur avais cachée jusque là. Je les ai vus changer petit à petit et aujourd'hui, ma mère s'engueule systématiquement avec toute personne qui, en sa présence, dit du mal des gays (volontairement et involontairement). Il y a eu quelques clashs dans la famille...

Mes parents et mes sœurs ont non seulement été révolté par toute l'homophobie qui a été déversée par les opposants au mariage mais aussi se sont senti vraiment concernés par cette lutte pour l'égalité. Et donc, dès que la manifestation du 27 janvier en faveur du Mariage pour tous a été annoncée, ma mère a dit qu'elle viendrait, suivie ensuite par le reste de la famille.

Déjà, cette décision m'avait touché. Mais hier, je l'ai été encore plus. Leur présence m'a touché, mais aussi ce qu'ils m'ont dit "ce n'est même pas normal que les homos aient à se battre pour l'égalité. Mais puisque c'est le cas, on sera avec vous jusqu'au bout" (je cite mes sœurs). Et surtout, mon père qui a tenu à aller jusqu'à Bastille, m'a dit ces mots, quand je l'ai remercié d'être venu : "pourquoi me remercier ? je sais à quoi je tiens, et s'il faut manifester à nouveau, je viendrai encore". Cela m'a rappelé ses mots, il y a quelques années, la première fois que nous avions parlé ensemble de mariage et d'adoption pour les gays : "je suis pour, tout ce qui ira dans le sens de l'égalité et l'intégration, je suis pour".

Tout le monde n'a pas la chance d'avoir des parents comme les miens. Alors j'en profite vraiment. Et surtout, de savoir que leur soutien m'accompagne et plus globalement, nous accompagne dans ce combat, ça me motive encore plus pour ne rien laisser passer et continuer à lutter pour nos droits et contre l'homophobie.